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Meuh Festival d'animation d'Annecy
Edition du 3 au 8 juin 2002
"Place aux longs métrages !"

L'affiche du festival avec la vache ! Voilà trois ans que je me rend chaque début juin au Festival d'Annecy, et toujours cette impression d'effectuer un véritable pélerinage au pays de l'animation internationale. C'est pour moi un rendez-vous incontournable avec les réalisateurs, leurs films et leurs publics... et en plus, à regarder des films à gogo et à faire du vélo au bord du lac, on se croierait déjà en vacances !

Cette année, le festival était placé sous le signe du rire. Des programmes choisis par des réalisateurs prestigieux faisaient le tour du rire en quelques vains courts. Vous l'aurez compris : le programme n'était pas particulièrement accrocheur, et ce n'est pas la banalité des courts métrages sélectionnés qui me fera dire le contraire. Heureusement, Annecy, c'est avant tout une ambiance joyeuse et décontractée. Dans les salles de projections, les passionnés s'unissent pour faire vibrer la salle, à grand renfort d'avions de papier et de commentaires scandés.

La bande annonce du festival par 3 bear animations La bande annonce avant chaque projection produit toujours son effet d'euphorie sur les spectateurs. Propulsé comme symbole du festival, le lapin est de retour pour faire son show. Réalisée cette année par le studio britannique 3 bear animations, la séquence met en scène le lapin poursuivi par les boules-logo d'Annecy. Des premiers visionnages silencieux et attentifs des spectateurs c'est vite instaurée l'intéraction bon-enfant entre la séquence et son public : avant que le lapin ne se face écraser par une voiture, nombreux sont ceux qui hurlent "attention" ou qui déconseillent bruyamment le lapin d'entrer dans une salle où l'attendent de nombreuses boules bleues avides de "pili-pili" ! Suivait comme à l'accoutûmé un générique créé par les étudiants des Gobelins, lequel générique changeait chaque jour.

Comme toujours, il est humainement impossible de tout voir, et ce malgré les rediffusions de chacune des séances. Le programme est vaste (trop vaste ?) pour le passionné avide de découvertes, et l'on doit se résigner à faire des choix parfois corneilliens. C'est aussi un vrai cirque, puisque outre le fait qu'il faille jongler entre les diffusions, le système d'obtension des billets chaque matin pour les séances de la journée devient vite impossible. A moins de se lever aux aurores, vous n'aurez pas vos tickets tant les caisses sont dévalisées par les queues de spectateurs. La seule chose à faire est de rester zen et de profiter du grand parc de verdure. Et puis de toute manière, enchaîner les séances serait de la folie pure, non ?

L'Age de Glace pour la Cérémonie d'ouverture C'est ainsi que l'avant-première de L'Age de Glace était bondée. Le film sortant dans les salles nationales 20 jours plus tard, il n'y avait pas à en faire un iceberg ; par contre je regrette ne pas avoir assisté aux making-of du film et de Monstres et Cie.

The water people par Paul Driessen Le Festival met toujours en avant des réalisateurs inconnus du grand public. C'est ainsi que j'ai pu découvrir des oeuvres du tchèque Jan SVANKMAJER mais aussi de Paul DRIESSEN, un dessinateur et réalisateur oeuvrant à l'ONF (Office National du Film au Canada), et son style graphique si personnel. "Force de suggestion" et "trait tremblotant" pourraient le qualifier. Grâce à une invitation de Michel OCELOT, j'ai pu rencontrer Paul Driessen et partager avec lui. C'est un créateur pour qui j'ai naturellement éprouvé beaucoup d'admiration.

Le MIFA (Marché International du Film d'Animation) a été l'occasion pour moi de retrouver tous les responsables de Folimage et de la Poudrière autour de leur stand et d'entretenir les relations. Leur long métrage en préparation, la Prophétie des Grenouilles avance à grands pas et sera prêt pour Noël 2003.

La Forêt enchantée Cette année, mon intérêt s'est porté sur les longs métrages. Hors compétition, on pouvait voir ou revoir le Voyage de Chihiro de Hayao MIYASAKI ou encore les Mutants de l'Espace de Bill PLYMPTON sur l'écran géant du Pâquier. On en entendait parler depuis quelques temps : le prochain long métrage intégralement réalisé en images de synthèse ne vient ni de Pixar ni de Disney, ni de PDI, mais d'une société espagnole, Dygra Films ! El Bosque Animado (la Forêt enchantée) raconte l'aventure du jeune Furi, une taupe confrontée à la folie destructrice des hommes. C'est plutôt marrant, parfois maladroit, et pour les enfants.

Les longs métrages en compétition


Tristan et Iseut Tristan et Iseut de Oniria Pictures a été une bonne surprise en comparaison avec ce qu'on m'en avait dit. J'ai apprécié le film malgré son scénario incroyablement vu et revu et ses choix agaçants comme la bestiole narratrice ou les chansons qui débarquent sans raison. Un film honnête.

Mari Iyagi Mari Iyagi est un film sud-corréen qui raconte l'enfance de deux amis attirés par un phare qui abrite un monde enchanteur... La photo ne paie pas de mine mais passé le style graphique atypique le film porte par son réalisme et sa poésie. On ne peut donc qu'espérer sa distribution nationale pour bientôt.

Metropolis de Rintaro Il s'agissait sans conteste du film le plus attendu. Metropolis de Rintaro a été projeté au festival le jour de sa sortie nationale. Une réussite esthétique, une mise en scène prestigieuse, le film affirme son ambiance retro. Ce qui n'a pas empêché les spectateurs, dont moi, d'être déçus par une histoire en demi-teinte.

Momo à la conquête du temps Réalisateur italien de la Flèche Bleue (1996) et de la Mouette et le Chat(1998), Enzo d'ALO présentait lors du festival son troisième long métrage, Momo alla conquista del tempo. Un hymne à l'enfance et une satire bien trouvée du capitalisme galopant sont les thèmes de ce film plaisant dont le seul défaut est encore celui d'introduire de façon injustifiée des chansons et de la pseudo poésie... On peut s'attendre à une prochaine diffusion dans notre pays.

Mercano El Martiano Le dernier long métrage était Mercano le Martien, un film comique argentin. Mais je n'ai pas pu le voir... Mercano, un martien, vivait heureux sur la planète Mars jusqu'au jour où la sonde spatiale Voyageur tomba sur le sol martien et écrasa son chien. Sa vengeance sera terrible !... en fait non...

Yoko! Jakamoto! Toto! Vous retrouverez le palmarès complet du festival sur le site officiel. Je dirai ici juste que c'est Mari Iyagi qui a obtenu le prix du long métrage (Mercano a reçu les encouragements du jury) et que c'est le totalement con-délirant Yoko! Jakamoto! Toto! (ci-contre) qui a reçu le prix pour le meilleur pilote.

Yoko! Jakamoto! Toto! (...) non, je déconne ! Richard Cornu - 21 juin 2002