Non seulement je ne mets pas a jour quand je suis en France devant un poste internet mais en plus quand je ne consulte pas le réseau des réseaux pendant une semaine ça n’aide pas forcément.

Je suis rentré hier sur aix de ma semaine en Espagne. J’étais parti à l’occasion du festival de Benicassim http://www.fiberfib.com. Situé à un peu plus de 80 km au dessus de Valence, Benicassim est une station balnéaire classique de la cote d’Espagne, c'est-à-dire moche et goudronnée gâchant un paysage naturellement magnifique avec des grosses barres et des attrapes gogo-touristes.. Mais c’est aussi le lieu d'un festival de musique (le festival international de Benicassim comme il l’appelle, ou FIB). Depuis 10 ans ce festival s’est fait un nom au sein de la jungle des événements musicaux estivaux avec une programmation audacieuse et moderne. Loin des rases campagnes belges il permet aussi aux visiteurs de passer une semaine à la plage en plus de la musique. Avec une confiance absolue dans Antoine j’avais pris mon billet et j’avais abandonné L à Aix en Provence pour prendre un peu de temps avec des amis.

Le festival s’est avéré sympa mais au contenu moins exceptionnel que les années précédentes. En fait il n’y avait que peu de prise de risque pour les tetes d’affiches, cette année la tendance semblait aux revivals et aux valeurs sures :

-Lou Reed : nous ne sommes arrivés que sur la fin du concert mais je suis content de ne pas l’avoir raté (on était parti d’un Soulwax absolument calamiteux au niveau son). Il a joué de ses morceaux récents et repris les hits du Velvet (« Sunday Morning »). Le type est calme, enchaine les titres et assure de sa voix rodé aux concerts.

-Pet Shop Boys : rien à dire c’est à chiez, désolé on a fait l’effort mais quelle horreur ; je veux pas savoir qu’ils soient une icône homosexuelle ou non, c’est pourri

-Brian Wilson (chanteur des beach boy) : le bonhomme doit avoir dans les 85 ans, ne comprend plus grand-chose a ce qui se passe sur scène (un roadie l’accompagne quand il revient sur scène et le lance un peu comme un lanceur de curling, pas trop fort pour pas qu’il tombe de la scène mais assez pour qu’il atteigne son siège). Par contre il s’est bien entouré et son groupe donne très bien le ton de la californie entre les chemises hawaiennes et la blonde avec l’air du ventilateur dans la tête. Ce mec est une machine à tube et pour le coup on danse sur « I get around » ou « Surfing USA » comme un fou. C’est léger et ça fait du bien dans un festival ou les occasions de danser se sont montrés rares.

-Franz Ferdinand : c’est LE groupe en vogue en ce moment et je vous conseille l’album des 4 de Glasgow qui est vraiment très bien. En concert ça manque d’un répertoire (mais en fin de compte ça passe très bien dans l’heure impartie par l’organisation et la qualité de l’album (100% tube on aurait pu appeler ça)). C’était le concert que j’attendais pour bouger mon corps et en fin de compte il n’en a été presque rien, concluant sur mon observation de la molesse des espagnols à danser sur du rock (contrairement au public des festivals plus nordique tel que Pukelpop). Je m’en fiche j’ai sauté comme un grand tout seul et tant pis si j’ai dérangé le fumage de bédeau de nos voisins hispaniques : on est rock ou pas !

Les petites découvertes (à mon niveau) du festival, le groupe de post rock espagnol Migala ( 4 albums dont le dernier terrible d’après Antoine ; et on peut lui faire confiance) et les belges de Girls in Hawai. Ce qui me plait dans les groupes belges que l’on écoute c’est leur bonne humeur et leur gentillesse, ça change complètement la vision qu’on a de la musique parfois.

Je retiendrai également Chemical Brother : une foule de 30 000 personnes qui part en même temps sur « Hey Boy hey girl » c’est très impressionnant, suivi d’un « Block Rocking Beat » qui aura fait regretter à mes voisins d’être trop prêt de moi. Désolé mais c’est un réflexe de sauter sur de la musique qui m’entraîne. Je suis content d’avoir vu Belle & Sebastian, concert cool, plein de musiciens, plein de bonne humeur et pas d’arrogance comme j’ai pu le lire dans la chronique du festival des Eurockéennes sur le site du mouv http://www.radiofrance.fr/chaines/lemouv/mouvmag/reportages/home_article.php?rid=40000087

Enfin la soirée de clôture sur la plage avec les 2 many Djs pour un mix très techno. Qu’importe l’abandon de tout mon groupe de nordiste, arrivé vers 3h30 du matin je ne partirai que 2h30 plus tard après avoir laissé deux empreintes bien profonde dans le sable. Ils sont forts quand même malgré un set léger.

Une chose que j’ai réalisé pendant ce festival était l’importance de mûrir pour un groupe pour donner un bon concert, les groupes plus jeunes (Franz Ferdinand) manque de maturité et cela s’entend par un coté un peu brouillon, fouillis ou alors la relation avec le publique n’est pas top.

Fait bizarre mon appareil photo numérique s’est complètement déchargé sans que je l’utilise ; d’où un nombre très restreint de cliché de cet événement, la chaleur je pense.

J’ai apprécié ma semaine mais je ne referai pas ce festival à moins d’une affiche extraordinaire :

- On peut avoir de la qualité pas loin en Belgique ou en France, là 6 heures de trajet à partir de perpignan ça rajoute un coût non négligeable au prix du ticket (déjà très cher je trouve pour l’événement). De plus il y a une interdiction formelle d’apporter à boire ou à manger sur le site du festival. D’où mon énorme coup de gueule devant l’imbécillité d’une telle politique. Déjà on se prend pris en otage par le festival, les concerts commencent à 18h et finissent à 5 heures du matin : comment tenir sans manger ni boire ? Le prix de la nourriture est exorbitant (pour un public pas spécialement fortuné) et l’eau n’est pas gratuite (2 euros les 50 cl). En Espagne en plein mois d’août c’est tout simplement du racket !

- Ce dernier point entraîne, AMHA, un problème sanitaire. Avec une programmation très éléctro les organisateurs se doutent bien qu’un certain nombre de drogues va circuler. S’il ne peuvent éviter cela il faut quand même être idiot pour ne pas savoir que les problèmes viennent souvent d’un manque d’hydratation, et que certains préféreront mettre leur argent dans un cachet plutôt qu’une bouteille d’eau. Ce n’est pas une attitude responsable et cela me déçoit énormément

- Enfin la programmation : c’est intenable comme rythme !!! Début des concerts tôt et têtes d’affiche à plus de trois heures du matin, il faut faire des siestes pendant la soirée pour tenir, on ne peut pas voir tous les concerts et on apprécie moyennement parce qu’on est fatigué. Bref j’ai l’impression d’être passé à coté du festival parfois

Voilà mon bilan ; il reste très positif malgré tout car j’ai pu passer 6 jours avec des amis que je ne reverrai pas avant quelques temps, les adieux ont été bref en gare de perpignan, tant mieux. De toute façon on reste en contact.