Metroid Prime Metroid Prime sur Nintendo Gamecube !
Sortie française : 21 mars 2003
"Coup d'essai coup de maître !"

l'affiche du film Metroïd, une saga phare

Metroïd, sorti sur Nes en 1986, vous mettait pour la toute première fois aux commandes d'un personnage féminin, Samus Aran, dite "le chasseur". Sa mission : traquer les aliens métroïdes aux confins de la galaxie. Dotée à ses débuts d'un arsenal sommaire, Samus découvre au fur et à mesure des pouvoirs qui l'aideront à avancer toujours plus profondément dans de sombres couloirs. Grâce à son ambiance inoubliable, quelque part entre "Alien" et une réalisation tendance techno, la légende Metroïd prenait vie.

En 1992 le jeu sort sur Gameboy (à noter que le créateur de Metroïd n'est autre que Gumpei Yokoi, le créateur de la Gameboy) puis sur Super Nintendo en 1994 dans un version enrichie de toute beauté. Sur Nintendo 64 point de Metroïd, les fans de la saga prirent leur mal en patience...

Vision à la première personne First Person what ?

L'annonce du développement d'un Metroïd sur Gamecube fit grand bruit : les premières images montraient en effet un jeu qui avait tout l'air d'un FPS (first person shooter). Le point de vue était désormais à la première personne, depuis la visière de Samus, et non plus à la 3ème personne comme dans tout bon jeu 2D. Avec le passage à la 3ème dimension de tous les personnages Nintendo du temps de la Nintendo 64, il fallait s'y attendre. De jeu de plateformes subtil Metroïd allait-il devenir un bête jeu de tir ? C'était sans compter sur le savoir faire de Nintendo et surtout des jeunes talent de Retro Studio Californie qui travaillaient d'arrache-pied pour respecter et transcender l'univers Metroïd...

le premier boss Gameplay aux petits oignons

La superbe cinématique de départ nous montre Samus arriver sur une plateforme orbitale abandonnée. Son radar lui a indiqué des signes de vie et elle décide d'inspecter les lieux. Cette première séquence sert de dictaticiel. Le gameplay, très riche, déconcerte au début mais on se rend vite compte que parfaitement maîtrisé il fait merveille. La maniabilité innovante est d'ailleurs l'un de gros points forts de ce titre ! Avec R on peut regarder où bon nous semble et locker une cible avec le bouton L. Une fois la cible verrouillée on peut se déplacer tout autour d'elle : le système ingénieux des Zelda 64 est ainsi utilisé en vue subjective ! Encore plus impressionnant, la possibilité de sauter est tout bonnement jouissive. Lors d'un saut, la vision se baisse un peu pour que l'on puisse voir où l'on atterri. C'est tout simple, intuitif et ça aide beaucoup, et heureusement car le côté plateformes de Metroïd a été conservé et sauter d'un étage à l'autre se révèlera indispensable.

L'aspect exploration a toujours sa place primordiale et cette fois-ci Samus dispose d'un viseur qui lui permet d'analyser tout ce qui l'entoure : ennemis comme éléments du décors sont décris en quelques mots et souvent ces informations sont utiles pour savoir quoi faire. Toujours pour le viseur, Samus découvrira au cours de l'aventure ses fonctions infrarouges (pour détecter les formes de vie lors des séquences nocturnes) et radioscopiques (pour révéler l'invisible).

en morphing ball ! Ah, mon bon vieil arsenal !

Outre les apports ingénieux au gameplay 3D, toutes les armes des épisodes précédents ont été conservées. Samus dispose toujours de son rayon chargeur d'énergie et de missiles, et les armes de Metroïd 3 comme les rayons de glace, feu et ondes sont là et prennent une tout autre ampleur : couplés avec les missiles ils sont incroyablement destructeurs et servent à débloquer certaines situations. De même on retrouve les différents costumes : "varia" permet de supporter les hautes températures et "gravité" de se déplacer dans l'eau comme à l'air libre (plus un autre que je garderai secret).
La légendaire boule morphing est toujours de la partie : Samus se roule en boule (le jeu passe alors à la 3ème personne) et peut emprunter les petits couloirs ou autres passages étroits. En boule morphing Samus peut aussi toujours poser des bombes ou supers bombes, être projetée plus haut grâce à elles, s'agripper aux murs (souvenez-vous la spider ball de Metroïd 2). Rouler à toute vitesse s'avère pratique dans les canaux pour atteindre des hauteurs. Les réserves d'énergie et de missiles sont à dégotter un peu partout. Elles sont cachées derrière des murs et il vous faudra trouver le moyen de les déloger.

Bref tous les fans des précédents volets de Metroïd ne seront pas dépaysés car en termes de gameplay tout est là ! A vous de les (re)découvrir sans modération lors du niveau didacticiel car à la fin de celui-ci un incident force Samus à se séparer de son équipement. Sa quête pour le reconquérir se poursuit sur la planète Tallon IV, la planète des Chozo aux prises avec les Pirates de l'Espace... le savoir Samus débarque au coeur du conflit entre ses meilleurs alliés et ses pires ennemis.

Le niveau enneigé est superbe ! Je rêvais d'un autre mooonde...

En plus d'être parfaitement maniable, le jeu est d'une grande beauté. Aucune zone ni salle n'est semblable à une autre, et leurs décors spécifiques aident à se souvenir de l'endroit où l'on se trouve (au cas où, un plan complet de Tallon est disponible dans le menu). Tallon est séparée en plusieurs zones comme la forêt de départ, les cavernes du Magmoor, les ruines de Chozo, les monts enneigés de Phendrana, les mines de Phazon et enfin le vaisseau spatial échoué des Chozos. Chacun de ces lieux fourmillent de détails et de vie : les puces rodent dans les couloirs et les oiseaux tournoient dans le ciel ! (on peut d'ailleurs s'amuser à les dégommer - qui a dit Duck Hunt ?!) Les conditions climatiques rythment votre parcours : une fois vous vous retrouvez sous une pluie battante ou encore une douche chute de neige quand ce n'est pas le vent qui soulève un tapis de sable ! Réalisme poussé à l'extrême, ces éléments se répercutent sur la visière de Samus (eh oui n'oubliez pas nous sommes dans sa combinaison !). Quel délice de recevoir les gouttes de pluie et de les voir s'écouler le long de la visière, quelle horreur de recevoir le gel gluant des bestioles que l'on vient d'écraser ! Quant aux rayons, ils produisent de nombreux effets lumineux qui se reflètent sur les décors. La charge énergétique de Samus déforme même le paysage sous l'effet de la chaleur (l'arme fume quelques instants !). Parfois on a la surprise de voir le reflet du visage effaré de Samus dans sa propre visière ! Cette beauté visuelle s'allie à la qualité de l'interprétation musicale des thèmes de la saga, plus vibrants que jamais. Les effets sonores ne sont pas en reste, du bruissement à l'explosion, ils plongent définitivement dans l'ambiance...

Le niveau enneigé est superbe ! Ambiance à fleur de combi !

Vous empruntez votre premier couloir, vous n'êtes pas bien rassuré(e) : des étincelles fusent de toute part... quelque chose bouge là-bas dans la vapeur, si si j'ai entendu un bruit de pattes !! La porte s'ouvre et vous découvrez une salle dévastée par des affrontements récents... Peu rassuré(e), vous vous servez de votre viseur d'analyse pour comprendre ce qui s'est passé. Etes-vous encore en danger ? Soyons prudent ! Tout au long du jeu c'est cette angoisse qui vous anime. Samus est seule dans cette univers, personne pour lui venir en aide, seules les bornes de sauvegarde viennent vous soulager ! L'observation est un aspect capital du jeu car de chaque indice peut dépendre votre survie. Les différentes attaques que vous subissez sont toutes faites pour vous déstabiliser et il faut réagir au quart de tour ! Les ennemis, dont l'intelligence artificielle est incroyablement bien gérée, sont impitoyables (les pirates de l'espace notamment sont redoutables !). C'est parfois la peur au ventre que vous vous aventurez dans des zones synonymes de mort ! L'exploration progressive des lieux vous oblige à faire de nombreux trajets aller-retour, et utiliser des ascenseurs permet de passer d'une zone à l'autre. Tant que vous n'avez pas trouvé l'arme ou l'objet spécial qui vous permet de passer une porte, vous devrez retourner en arrière et continuer à le chercher ! Cette quête est exigeante mais les développeurs ont bien conçu le jeu et vous vous en sortez toujours. Certains passages délicats demandent de se casser le museau avant de reprendre et résoudre le problème.

RYoGA dans la peau de Samus ?! Défini par beaucoup comme un "First Person Adventure" (jeu d'aventure à la première personne), Metroïd Prime sur gamecube est une véritable tuerie. Ce jeu qui a toutes les qualités ne cesse d'émerveiller tout du long et se révèle passionnant jusqu'à la fin. Il sait alterner les phases d'errance, d'exploration, de fusillades acharnées, de lutte titanesque contre les boss sans que jamais on ne puisse se lasser. C'était un projet ambitieux de la part de Retro Studios. Il a été relevé haut la main. Metroïd Prime est un jeu dont on se souviendra.

Et pour les nostalgiques...

Pour ceux qui voudraient se replonger dans le premier épisode, Nintendo a inclus le Metroïd original sur la galette ! Un système de sauvegarde bienvenu a été ajouté. On le débloque en terminant Metroïd Fusion (l'autre excellent Metroïd 2d sur Gameboy Advance) et en connectant les deux consoles. De même vous pouvez jouer avec le costume violet de Samus sur GBA en terminant le jeu.
RYoGA 20 septembre 2003

RYoGA Prime par RYoGA

Metroïd Prime, un des tout meilleurs jeux Gamecube !!