Bill Plympton Ponyo de la falaise de Hayao Miyasaki
Sortie française : 8 avril 2009
Le plus beau cadeau de Miyasaki

Ponyo de la falaise Et voilà ! Après le Château Ambulant sorti il y a quatre ans, voici Gake no ue no Ponyo, soit Ponyo sur la falaise, le nouveau long-métrage de Hayao Miyasaki.

Depuis Princesse Mononoke, qui devait être son dernier, on accueille chacun de ses nouveaux films comme un cadeau précieux.

La thématique de la vieillesse se retrouve de manière flagrante dans ses derniers films : dans Le Château ambulant avec la jeune fille transformée en grand-mère qui ne peut que se plaindre de son dos alors qu'elle gravit les montagnes, ou encore dans ce Ponyo dont les personnages secondaires de petites vieilles vous surprendront ! Sans gâcher la surprise, ce qu'exprime Miyasaki dans le film vis-à-vis de sa propre vieillesse est une chose très émouvante.

L'histoire de Ponyo est bien loin d'être celle de petites vieilles rassurez-vous ! Non, Ponyo, c'est le nom que donne Sosuké, un petit garçon de cinq ans, à un poisson rouge qu'il trouve au bord de la mer. Ponyo n'est pas un poisson ordinaire, elle a un visage humain, ce qui lui fait une bouille toute ronde vraiment mignonne. On découvre dès le départ qu'elle est une créature magique créée par un magicien mystérieux. Ponyo s'échappe et est recueillie par Sosuké...

Le mystérieux sorcier, magique dès le début Miyasaki emprunte rapidement quelques notions à l'histoire de la petite sirène, mais ce n'est pas là l'essentiel. Il nous raconte tout simplement avec un humanisme désarmant la rencontre de deux êtres qui s'aiment avec leur regard de cinq ans. Pour eux tout est magique, et leur entourage ne les remet pas en cause un seul instant, ce qui procure aux spectateurs que nous sommes un immense bonheur (de gosses).

Les situations drôles, cocasses, émouvantes, bouleversantes, délirantes s'enchainent à un rythme effréné, avec une puissance émotionnelle rare. Le film carbure à l'énergie positive, l'inventivité de tout instant, la beauté immédiate... La maestria du réalisateur qui, s'il est vieillissant, semble plus jeune et plus sage que quiconque !

Le film est d'une générosité sans bornes, jusque dans ses images, intégralement réalisées à la main avec une patate effarante. L'élément d'eau n'a jamais été aussi bien animé, et vous en aurez pour votre pesant de tempêtes !

C'est mignon dès le départ ! Si les derniers films de Miyasaki avaient une résonance plus sérieuse, avec Ponyo il renoue avec le bonheur immédiat procuré par un Totoro ou un Kiki la sorcière, en se renouvelant au passage totalement par un dynamisme qui force l'admiration.

Le producteur du film, Toshio Suzuki, relate les propos de Miyasaki : "L'automne dernier, alors qu'il approchait de ses 67 ans, Hayao Miyasaki m'a dit : "Je suis arrivé à un âge où je peux compter sur mes doigts les années qui me restent à vivre. Bientôt, je retrouverai ma mère. Que vais-je lui dire quand ce moment arrivera ?"
Le film sonne aussi comme de grandes retrouvailles...
RYoGA

Ponyo est une merveille, un cadeau, un hymne à la beauté de la vie et de l'amour.