Le Festival d'Annecy 2000


Depuis quarante ans, le festival international d'animation à Annecy accueille les mordus de l'animation qu'ils soient professionnels ou amateurs.

Cette édition 2000 s'est révélée enthousiasmante de par la diversité des programmes proposés. Outre les films en compétition officielle concourant dans les catégories de longs métrages, fictions de courts métrages, films tv, films d'écoles et de fin d'études, de nombreuses rétrospectives étaient proposées. Le public pouvait ainsi (re)découvrir les Grands Prix d'Annecy depuis 40 ans, ou embarquer pour un "tour de l'animation en 84 films", de Fantasmagorie (1908) d'Emile Cohl à Geri's Game (1997) des studios Pixar, orchestré par l'historien Giannalberto Bendazzi.

Plusieurs expositions retraçaient le parcourt d'artistes tels que Georges Schwizgebel, Omer Boucquey, Walter Lantz, des studios Folimage ou encore Disney à travers Fantasia 2000.

Président d'honneur de cette édition 2000, Roy Edward Disney était venu présenter son dernier projet, le fameux Fantasia 2000. Alors que la version restaurée de 1940 bénéficiait d'une projection sur l'écran géant du Pâquier, les 7 nouvelles séquences entraient de plein pied dans le temple sacré de l'animation.

Outre Fantasia 2000, deux projections inédites étaient à ne pas rater : Don Bluth et Gary Goldman (Fievel, Anastasia) étaient venu présenter leur nouveau film d'animation Titan A.E. Un déluge d'effets spéciaux évolutifs servent un space opéra d'honnête facture. Mais la plus belle surprise du festival résidait en la projection du dernier film des studios japonais Gibli, Mes Voisins les Yamadas de Isao Takahata (Le Tombeau des Lucioles). Une famille japonaise typique -et universelle- nous émeut avec les petits riens de leur quotidien. Le graphisme sobre et gagnant.

Le Festival d'Annecy est aussi le carrefour de rencontres entre les professionnels de l'animation. Le MIFA accueille ainsi les nombreux studios internationaux, écoles ou organismes venus se représenter. Une bonne occasion pour prendre contact et apprendre auprès des professionnels.

 

Chaque soir l'écran géant accueillait un public par milliers pour des projections aussi variées que "Spiggan" de Hirotsugu Kawazaki, "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?" de Robert Zemeckis, "Fantasia" 1940 de Disney, "Cybernight@annecy III" film 3D proposé par Odyssey Productions ou encore "South Park le long-métrage" de Trey Parker et Matt Stone. Pour finir la semaine par la diffusion du palmarès Annecy 2000.

La bande-annonce partenaires version 2000 était signée par la société luxembourgeoise Oniria Pictures en collaboration avec Elude pour la bandesonore. Cette bande annonce, dont le personnage en animation traditionnelle et en 3D a été conçu pour évoquer l'évolution de l'animation, précèda chaque projection de films en compétition et est vite devenue le leitmotiv du Festival ! Qui a dit "le lapin" ?!

"Je me suis souvent demandé s'il existait une marque, un symbole pour le festival d'Annecy, comme le Bibendum pour Michelin ?
Pendant des années, les artistes qui sont venus jusqu'ici ont dessiné et fait cadeau au Quotidien du festival de panoramas du lac, d'images qui se métamorphosent, d'esquisses de cygnes, de dessins du Casino (avant) et du Centre Bonlieu (après).
Personnellement, je prétends que les avions en papier sont le véritable symbole d'Annecy.
Lorsque je participai pour la première fois à ce rendez-vous, j'étais jeune et moraliste. Je protestai : dans un milieu culturel, il n'était pas permis de se comporter ainsi. On me répondit, en rigolant, que les avions en papier avait toujours volé dans le théâtre du festival, et qu'ils le feraient encore et encore.
Ils le font toujours aujourd'hui. Ils ne voltigent pas, ils foncent droit vers l'écran, l'atteignent parfois. Ils sont un message joyeux... de spectateurs joyeux. Ils sont dirigés vers des films qui, à leur tour, image par image, cherchent à atteindre les spectateurs. Ils sont l'expression d'une complicité amicale, dionysiaque, entre un festival, un public, une certaine forme d'animation - celle de qualité.
L'oeuvre existe-t'elle s'il n'y a pas de public ? Y a t-il un public s'il n'a pas de riposte ?
Je parie que tant que ces objets fabriqués avec le programme de la soirée, parfois avec un indéniable génie artisanal, feront de leur mieux pour percer l'écran - et en tirer les images dont nous rêvons - le Festival d'Annecy, l'animation, les animateurs, notre passion et nos amis, en marge de leur évolutions respectives resteront ce que nous en attendons : eux-mêmes.
Tchébourachka.";

http://www.annecy.org, le palmarès 2000 du Festival d'Annecy